Portraits de casse-pieds (acte 2)

19 Février 2006

Même principe que le précédent article...

Tu te prends beaucoup au sérieux, tu comptes bien te faire respecter, toi, on ne te la fait pas, à toi. Le fonctionnement de ton cerveau est semblable à celui d’un système informatique : 1-0. Tu manques cruellement de souplesse et d’humour (c’est dommage parce qu’il paraît que c’est une preuve d’intelligence). Tu es souvent un adepte d’une pratique sportive aussi débile que dangereuse (motocross, escalade, bricolage…). Généralement, tu es macho et peu délicat avec ta femme (soumise et un peu dépendante). Tu es un brin bourrin, et tu te crois toujours lésé. En fait, tu attends beaucoup des gens, parce que tu n’aimes pas te retrouver avec toi-même. En même temps, on peut pas te jeter la pierre…
SOLUTION : C’est dur là ! A part rencontrer une femme qui va te rabattre le caquet…ah ! j’oubliais ! Tu es un beauf ! Alors arrête de suivre le foot et de rire à gorge déployée et occupe-toi un peu de ta femme.

Tu es soumise à ton compagnon, mariée ou pas. Il ne te parle pas très bien, il ne te calcule pas sauf si une envie pressante lui prend et là il vient te malaxer brutalement. En fait, n’espère pas obtenir autre chose de lui, il pense qu’une femme est faite pour ça (stade d’évolution néandertalien). Même si tu es une grande romantique, tu aimes bien acheter des sous-vêtements « affriolants » pour lui faire plaisir, tu passes un temps fou pour te préparer quand tu dois le voir, ou tu envisages sérieusement de prendre des cours de strip-tease pour "raviver ton couple" (ça marche quand il n’a rien d’autre de prévu). Ben oui, il n’y a rien d’autre finalement entre vous, à part l’habitude. Cela dit, ça ne l’empêche pas de te tromper avec le premier boudin venu.
SOLUTION : Arrête d’écouter Chérie FM !

Tu es une (fausse) artiste, tu le sais au fond de ton âme (d’artiste). Tu as un petit job, mais tu ne peux pas te résoudre à ta carrière de coiffeuse/serveuse/caissière. Tu es fascinée par la Star Academy, tu t’égosilles devant ton miroir en pied devant lequel tu passes toutes tes journées de RTT et tu portes de faux ongles assortis à ton gloss ou au contraire tu te la joues parisienne/intello/artiste populaire et tu fourgues à tes copines des tableaux mal finis. Tu fais de l’art avec n’importe quoi (marc de café, miroir cassé, bouts de ficelle, selle de cheval…). Parfois on se demande si c’est de l’art ou du cochon.
SOLUTION : Arrête d’y croire... Ce n’est pas parce que tu as raté ton orientation professionnelle que tu es forcément une artiste !

Tu es trop gentille, d’ailleurs tu te fais souvent bouffer. Les gens abusent vraiment, enfin ils ont la marge que tu leur laisses parce que tu n’oses pas leur dire non. Tu préfères encore te faire marcher sur tes petits pieds d’innocente plutôt que de te mettre à dos des gens que tu croises tous les jours. Tu te prends pour une sainte mais si ça tenait qu’à toi, tu les laisserais tous crever la bouche ouverte, dans le caniveau de préférence. Parce que t’aimes pas ça, donner de ton temps, rendre service, accompagner en voiture quelqu’un, c’est autant de temps que tu n’aura pas pour t’occuper des petites affaires de ta petite vie dans ta petite ville de province.
SOLUTION : Arrête de te noyer dans un verre d’eau ! 40 bornes c’est pas la mer à boire ! Oublie deux minutes ton PEL, ton prêt pour la voiture et la couleur du cadre photo qui ira bien avec les rideaux…

Tu es une catho tradi, tu vas à la messe tous les dimanches, tu vas parler au prêtre qui te connaît bien d’ailleurs. On dirait que tu es déguisée avec ton serre-tête, ton carré Hermès et tes mocassins à glands…Tu tiens des propos d’un autre temps, tu penses qu’il est raisonnable d’attendre le mariage pour « certaines choses ». D’ailleurs tu es contre l’avortement et les moyens de contraception: à chaque fois que tu tombes enceinte tu le gardes (« c’est un cadeau de Dieu ! »)et tu t'arrêtes que lorsque le petit dernier est trisomique. Tu fais de l’aquarelle et tu participes à des œuvres caritatives, et ça colle bien avec l’image de douce petite femme vertueuse que tu veux donner. Question: tu y crois vraiment à tout ce que tu dis ?
SOLUTION : Lâche-toi ! Arrête de dire que tout va bien avec un sourire crispé alors que tu es sur le point d'exploser ! Arrête de croire que la seule forme de vie vertueuse est celle que les bonnes sœurs t’ont enseignée ! Entre nous, elles risquaient pas d’être objectives...

Tu es un « dur », tu sais te battre, et tu sais être agressif et violent autant en paroles qu’en actes pour impressionner tes copains. Tu aboies quand tu parles si bien qu’on ne te comprend pas. Tu n’arrêtes pas de crier, de te rebeller, de protester. Tu nous emmerdes! Tu occupes l’espace sonore d’un bébé en pleine poussée dentaire. Le problème c’est qu’elle dure depuis bien 15 ou 20 ans ta poussée…Tu fais des petits trafics, tu casses des portes, tu défies tes profs…Pour résumer, tu fais ta crise d’adolescence. C’est pénible pour tout le monde.
SOLUTION : Aller voir un psy avant la rentrée en septembre.

Tu es un frustré, tu n’aimes pas les riches (tu les envies), tu respectes les règles non pas parce que tu es convaincu de leur bien fondé, mais parce que tu as peur de la punition et tu conspues ceux qui ne les suivent pas. D’ailleurs tu n’a aucun mal à les dénoncer aux autorités : tu fais ton devoir d’honnête citoyen, après tout. Dès que tu es sûr que tu ne prends aucun risque, par contre, tu n’hésites pas à être immoral. Tu t’arranges bien avec ta conscience, et tu trouves toujours une bonne raison à tous tes agissements (arnaquer ton collègue de 10 €, toucher des allocs ou des aides qui ne te sont pas destinées tout en critiquant « ces étrangers qui profitent du système », importuner ton voisin). Tu n'oses pas voter Lepen, puisque tu t'es toujours cru communiste, mais ça te démange depuis quelques temps. Tu as le cerveau aussi développé que celui d'un sanglier. D’ailleurs tu as un peu de son aspect.
SOLUTION : De plus en plus dur ! J’aurais tendance à baisser les bras à ta place…devenir quelqu’un de bien ? Tu aura plus de chances d’apprendre à voler (sisi, vas-y, saute !).

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